Robert III d'Artois (1287-1342)

Petit-fils de Robert II d'Artois, neveu de Mahaut, fils du capétien Philippe d'Artois et de Blanche, fille du duc Jean II de Bretagne, marié à Jeanne de Valois, soeur du roi Philippe VI.

Des contestations s'élevèrent entre Robert et sa tante Mahaut. Philippe le Bel avait été choisi par eux pour arbitre. Il rendit un jugement, le 9 octobre 1309, qui détruisait les prétentions de Robert, parce que celui-ci ayant eu le malheur de perdre son père avant son grand-père, avait en même temps perdu le droit de leur succéder. Mais la comtesse Mahaut fut à peine confirmée dans ses possessions qu'elle prit une hauteur et une fierté insupportables, qui déplurent à ses sujets. La noblesse elle-même se révolta. Le roi envoya Gaucher de Chatillon pour les faire rentrer dans le devoir; mais il ne put parvenir à ce but.

Alors les seigneurs députèrent à Robert d'Artois pour l'inviter à se présenter, en lui promettant qu'on le reconnaîtrait pour comte. Celui-ci, dont les prétentions étaient réveillées par la mort récente du fils unique de Mahaut (1316), accepta ces propositions avec empressement. Il vint en Artois avec ce qu'il put rassembler de troupes. Les coalisés accoururent lui rendre hommage à Doullens; ensuite, il se dirigea sur Hesdin. Ceux de la ville, après quelques difficultés, le reçurent et le conduisirent au château où il s'empara de toutes les richesses de Mahaut. Il mit en liberté un gentilhomme que la comtesse y retenait prisonnier, et respecta Jeanne, fille de Mahaut, qu'il trouva cachée dans la ville, la laissant libre d'en sortir. Après quelques jours de halte, il se porta sur Avesnes dont il se rendit maître. Arras lui ouvrit ses portes aussitôt qu'il se présenta; ses succès étaient rapides. Mais bientôt, le régent du royaume mit un terme à cet envahissement; il le défit par les armes, le réduisit complètement et le poursuivit de nouveau devant le parlement qui le dépouilla de sa puissance usurpée par un nouvel arrêt confirmant les droits de sa tante, et dont il fut obligé de jurer l'observation sur les saints évangiles (1316). Tout l'Artois rentra donc sous l'obéissance de Mahaut. Après avoir visité les villes de ses possessions qui avaient pensé lui échapper, Mahaut se retira à Hesdin, dont le château avait souffert des déprédations de son neveu.



Procès de Robert III

Procès de Robert II

Statue de Robert III d'Artois à Versailles

Statue de Robert III d'Artois à Versailles.

Alors les seigneurs députèrent à Robert d'Artois pour l'inviter à se présenter, en lui promettant qu'on le reconnaîtrait pour comte. Celui-ci, dont les prétentions étaient réveillées par la mort récente du fils unique de Mahaut (1316), accepta ces propositions avec empressement. Il vint en Artois avec ce qu'il put rassembler de troupes. Les coalisés accoururent lui rendre hommage à Doullens; ensuite, il se dirigea sur Hesdin. Ceux de la ville, après quelques difficultés, le reçurent et le conduisirent au château où il s'empara de toutes les richesses de Mahaut. Il mit en liberté un gentilhomme que la comtesse y retenait prisonnier, et respecta Jeanne, fille de Mahaut, qu'il trouva cachée dans la ville, la laissant libre d'en sortir. Après quelques jours de halte, il se porta sur Avesnes dont il se rendit maître. Arras lui ouvrit ses portes aussitôt qu'il se présenta; ses succès étaient rapides. Mais bientôt, le régent du royaume mit un terme à cet envahissement; il le défit par les armes, le réduisit complètement et le poursuivit de nouveau devant le parlement qui le dépouilla de sa puissance usurpée par un nouvel arrêt confirmant les droits de sa tante, et dont il fut obligé de jurer l'observation sur les saints évangiles (1316). Tout l'Artois rentra donc sous l'obéissance de Mahaut. Après avoir visité les villes de ses possessions qui avaient pensé lui échapper, Mahaut se retira à Hesdin, dont le château avait souffert des déprédations de son neveu.

Robert eut une triste fin. En 1329, il revendiqua à nouveau l'Artois, mais utilisa des moyens malhonnêtes. Il fut convaincu de faux avec Jeanne de Divion, sa complice. Déclaré traître et félon, on prononça contre lui une sentence de bannissement et Jeanne de Divion fut condamnée au bûcher. Ses biens, entre autres son comté de Beaumont-le-Roger, qu'il avait reçu de Philippe le Bel en dédommagement de la condamnation de ses prétentions sur l'Artois et que Philippe de Valois avait érigé en paierie, comme récompense de quelques services de guerre, tout fut confisqué. En 1331, son épouse Jeanne de Valois fut emprisonnée à Château Gaillard avec ses trois fils. Alors il soudoya des assassins pour exterminer la famille royale, mais sans réussir.

Pour assouvir sa vengeance contre la France et son roi, il passa au service des ennemis, les Anglais. Espérant dévaster le royaume, il offrit son aide à Edouard d'Angleterre, qui le fit comte de Richmond. Bientôt, il vint ravager l'Artois qu'il n'avait pu légitimement posséder, mais il essuya un échec près de Saint-Omer. Le duc de Bourgogne tailla son armée en pièces, et Robert fut gravement blessé dans le combat (1339). Quatre ans plus tard, il fut blessé d'un coup mortel au siège de Vannes et mourut dans la traversée vers l'Angleterre. Il fut inhumé en la cathédrale Saint Paul de Londres.

Maurice Druon a fait de lui le personnage principal de la suite de romans historiques « Les Rois Maudits ». Il constate que Robert d'Artois, à son insu, a « mis le feu à l'occident du mondes ». et déclare « ... et ici l'auteur, contraint par l'histoire à tuer son personnage préféré, avec lequel il a vécu six années, éprouve une tristesse égale à celle du roi Edouard d'Angleterre. » ( Le lis et le lion . 4° partie : Le Boute-Guerre, chapitre 6 : Les murs de Vannes).

De son mariage avec Jeanne de Valois, il avait eu : Catherine (1318-1368), Louis 1320-1329), Jean (1321-1387), comte d'Eu, Jeanne (1323-1324), Jacques (1325- ap. 1347), Robert (1326- ap. 1347), Charles (1328-1385), comte de Pezenas.